À Iasi, quatrième ville de Roumanie, en huit jours, du 28 juin au 6 juillet 1941, près de 15 000 Juifs furent assassinés lors d’un effroyable pogrom. Il n’y avait ni chambre à gaz, ni four crématoire, mais tout le reste était là : la terreur, les humiliations, les wagons plombés, la famine, les exécutions publiques, la haine. Les ordres venaient d’en haut et ils ont été appliqués avec enthousiasme par la police, l’armée et la population. Pendant plus de soixante ans, les gouvernements communistes successifs ont tout fait pour que le pogrom de Iasi sombre dans l’oubli. Il fallut attendre 2004 pour que l’État roumain admette pour la première fois sa responsabilité directe dans le pogrom. De ce massacre, il ne reste rien, juste quelques photographies, la plupart prises par des soldats allemands, et une poignée de témoins. Les derniers survivants racontent.